Gaze Letter N°67: Miki
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Cher·e vous,
Miki est la jeune artiste à suivre : elle est sur tous les plateaux télé, elle filme ses clips à l'iPhone, son look inspire la coolitude, mais elle serait... une plante industrielle. « Industry plant » est un terme aussi réducteur que misogyne utilisé pour désigner une artiste dont le succès serait le fruit de ses connexions dans l'industrie plutôt que de son talent. J'avoue que je suis un peu perdue, parce qu'on dit que les jeunes ne veulent plus travailler, mais quand on se fait une place, ça dérange. « On ne s'imagine pas qu'une femme avec un peu de charme puisse chanter ses propres chansons et imaginer sa DA sans avoir 15 hommes derrière elle pour lui dire quoi faire. » réplique l'artiste de 26 ans, dont le premier EP, Graou, est pour elle le résultat de plusieurs années de travail acharné. « Au-delà de la misogynie, certaines personnes pensent aussi qu'une artiste est une imposture dès qu'elle a une équipe avec elle.» Ce fantasme de l'artiste qui doit rester précaire, le milieu militant ne saurait non plus s'en défaire. Finalement, au lieu de constamment demander à une jeune artiste ce qu'elle fout là, on pourrait lui proposer de partager le message que transmet son oeuvre. «C’est un album qui raconte la vie de tous les jours aussi ennuyante et excitante soit-elle. Il célèbre les jours où je me suis dit ‘C'est pas si grave‘ et surtout : ‘C’est que le début.’» — Mélissa Chidiac
«FRANCES HA», GRETA GERWIG (2012)
Frances Ha est une New-Yorkaise qui essaie d'intégrer une troupe de danse, alors qu'elle n'est pas vraiment danseuse, et se jette à corps perdu dans ses rêves. Le personnage est hyper attachant. Elle est elle-même, authentique et maladroite et elle ne cherche pas à se conformer aux attentes ou à plaire aux hommes. Elle veut juste tenter d'être sur le devant de la scène, peu importe ses défauts ou ses imperfections. En la regardant, je me suis dit : Pourquoi pas moi ?
«VERNON SUBUTEX », VIRGINIE DESPENTES (2014-2017)
J’ai été choquée par son écriture, son sang-froid déstabilisant, que je n’avais jamais vu auparavant. Le niveau de violence vénère, cette façon de parler des femmes dans la société, d’elle-même, à rebours de ce que les hommes veulent, hilarante, pleine d’autodérision... À l’époque, j’avais 16 ans, et je me suis dit : « Genre, c’est une meuf qui a écrit ça ?» Elle est trop badass, elle n’a pas besoin d’arrondir les angles.
«DESIRE, I WANT TO TURN INTO YOU», CAROLINE POLACHEK (2023)
J'ai découvert cette artiste tardivement, parce qu'au début, j'ai rejeté sa musique à cause de ses mélodies que je n'avais jamais entendues ailleurs et de sa voix aiguë. Et puis, elle m'a eue. Justement parce que sa musique ne fait aucun compromis ; elle est puissante, hyper moderne et féminine, tout en incorporant des codes féeriques et un vocabulaire radical. Ses clips conceptuels et techniques racontent parfaitement ses idées folles et originales. Elle est une artiste complète, et pour la première fois, j'ai compris en quoi ça peut faire peur.
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