Gaze Letter N°68: Dira Paes
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Cher·e vous,
Avec 41 films à son actif, Dira Paes est bien plus qu’une figure du cinéma brésilien : elle en est une force. Depuis maintenant 39 ans, l’actrice incarne avec intensité des rôles marquants, portés par un engagement profondément féministe et une lutte incessante contre les violences intrafamiliales. C’est donc avec joie que nous saluons l’hommage qui lui sera rendu lors de la 27ème édition du Festival du Cinéma Brésilien de Paris. Du 29 avril au 6 mai, le cinéma L'Arlequin vous laissera redécouvrir ses plus grands rôles. De ses débuts à seulement 16 ans dans La Forêt d’émeraude (1985), jusqu’à Pasárgada (2024), son premier film en tant que réalisatrice, en passant par Manas, bouleversant plaidoyer contre les violences sexuelles faites aux mineures en Amazonie récemment tête d'affiche en France, chaque œuvre témoigne de sa capacité à incarner, dénoncer, transmettre. La rédac de Gaze se réjouit d’assister à la cérémonie d’ouverture de cette édition exceptionnelle, placée sous le marrainage de Marina Foïs, et de célébrer le talent incandescent de Dira Paes. — Mélissa Chidiac
«A HORA DA ESTRELA», SUZANA AMARAL (1985)
Je me souviens encore de la force poétique et cinématographique de ce film, comme si c’était hier. Avec une interprétation bouleversante de Marcélia Cartaxo, récompensée par l’Ours d’Argent de la meilleure actrice à Berlin en 1986. C’est, à mes yeux, l’une des performances les plus lumineuses du cinéma brésilien. C’est une adaptation du roman éponyme de l'écrivaine Clarice Lispector. Le film retrace avec une grande délicatesse le destin de Macabéa, une jeune femme du Nordeste, orpheline et semi-analphabète, qui tente de trouver sa place dans l'immensité froide de São Paulo.
«LE DEUXIÈME SEXE», SIMONE DE BEAUVOIR (1949)
C'est le livre qui m’a le plus influencée, qui m’a fait réfléchir sur le féminisme de manière plus objective. Le Deuxième Sexe, de Simone de Beauvoir, m'est apparu au moment où cette thématique s’est éveillée en moi, durant mon adolescence. Ce livre a été une introduction à la pensée féministe. Des féministes brésiliennes m’ont bien sûr influencée, notamment les artistes du modernisme brésilien, de 1922 : Tarsila do Amaral, Anita Malfatti qui exprimaient dans leurs œuvres leur subjectivité et leur vision du monde, à une époque où cela restait rare pour des artistes femmes.
«RITA LEE E ROBERTO DE CARVALHO», RITA LEE & ROBERTO DE CARVALHO (1990)
Mon adolescence a été marquée par l’album éponyme de Rita Lee et Roberto de Carvalho, sorti en 1990. Ce qui m’a frappée, c’est la force avec laquelle Rita Lee exprimait le désir féminin, librement, sans filtres. Elle faisait vibrer les soirées, mais surtout, elle chantait une liberté intérieure, celle d’assumer ses désirs, son corps, sa vie. À cette époque, elle était justement en train de reconstruire sa vie, de retomber amoureuse. Et à travers elle, on comprenait qu’on pouvait, nous aussi, tout recommencer, aimer à nouveau, se réinventer — librement.
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