Gaze Letter N°69: Mona Chollet
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Cher·e vous,
Quand Mona Chollet me propose qu’on se rencontre, je n’y crois pas. Même assise face à elle, dans ce salon de thé parisien. J'aurais mille questions à lui poser, et pourtant, nous prenons beaucoup plus le temps de nous demander comment nous allons, vraiment. Lorsque j’ai écris le portrait de cette journaliste et essayiste féministe pour la rubrique Icône de Gaze N°9, j’ai laissé couler mes pensées lourdes, accumulées entre octobre et décembre 2024 — alors qu’Israël bombardait chaque jour le Liban, d’où je viens. Le contexte est pesant, et cette violence me suit jusque dans l’écriture. Mona Chollet l'a bien senti. «Tu sais, j’ai été virée de mon premier travail parce que je soutiens la Palestine », me glisse-t-elle, entre deux souvenirs des années 2000. Livre après livre, elle a l’art de découdre les problématiques qui nous rongent : les relations hétérosexuelles, la beauté, la petite voix dans nos têtes qui nous culpabilise. Mais face à l’état du monde, elle semble aussi désarmée. « En ce moment, j'aimerais encore faire partie d'une rédaction, pour avoir des collègues avec qui en parler ! » me confie-t-elle. J'aime l'idée d'avoir été la collègue de Mona Chollet, le temps d'une tasse de thé. — Mélissa Chidiac
«UN ANGE À MA TABLE», JANE CAMPION (1991)
C’était la grande époque des top modèles, de la féminité hyper normée. Quand j’ai vu ce film, j’avais 17 ou 18 ans, et je me suis retrouvée dans cette héroïne timide, atypique qu’est Janet Flame. Arbitrairement internée en hôpital psychiatrique, victime d’un faux diagnostic schizophrène. Ça m’a fait le plus grand bien de voir à l’écran un personnage qui n’était pas calibré selon les standards américains.
«JOURNAL DE LA CRÉATION», NANCY HUTSON (1990)
Écrit pendant sa deuxième grossesse, elle remet en question les clichés dévalorisants sur les femmes enceintes et les jeunes mères. Elle aborde aussi la question des couples où les deux personnes sont créatives, au sein desquels le métier-passion de l’homme va sans cesse être jugé plus important. Même si je suis en profond désaccord avec sa pensée aujourd’hui, j’ai aimé sa manière de partir d’interrogations personnelles pour écrire ses livres.
«AYESHTENI», NATACHA ATLAS (2001)
J’ai découvert cette chanteuse pendant les années 2000. Elle est belge, d’origine égyptienne et anglaise et elle représente pour moi le temps de l’après-victoire de la Coupe du Monde, de Zidane [rires] … Ce moment où on pensait qu’on allait vivre dans l’acceptation du multiculturalisme, en harmonie avec les cultures arabes. J’écoute sa musique avec nostalgie, mais aussi avec espoir.
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