Gaze Letter N°70: Alice Winocour
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Cher·e vous,
Cette semaine, on déroule le tapis rouge pour Alice Winocour — scénariste et réalisatrice qu’on admire fort, à qui l’on doit notamment Proxima, Augustine ou encore le bouleversant Revoir Paris. Elle signe un cinéma sensible, puissant, résolument ancré dans le regard féminin. Cette année, elle préside le jury longs métrages du Champs-Élysées Film Festival, qui se tiendra du 17 au 23 juin 2025 au coeur de la capitale. Ce festival célèbre le cinéma indépendant français et américain avec des projections inédites, des avant-premières, des masterclasses et des soirées festives. Ce qu’Alice Winocour espère surtout y découvrir ? « Des films qui prennent des risques et qui nous mettent en mouvement. Des films qui ont l’ambition de s’inscrire dans le monde contemporain. » En attendant de voir la sélection aussi impatiemment que nous, elle nous partage ses recommandations culturelles, toutes empreintes de female gaze. — Mélissa Chidiac
«DÉMINEURS», KATHRYN BIGELOW (2009)
Son approche implacable et précise de la guerre en Irak, explorant la dépendance émotionnelle et l'humanité des soldats, avec une scène finale saisissante dans un supermarché, m’a marquée. Son cinéma s'attaque frontalement à la violence, défiant les stéréotypes de genre. Cette approche a influencé mon travail sur Maryland, affirmant que les femmes cinéastes ne sont pas cantonnées au registre de l’intime ou de la famille, de la délicatesse.
«UNORTHODOX», ANNA WINGER & ALEXA KAROLINSKI (2020)
Adapté du livre Unorthodox: The Scandalous Rejection of My Hasidic Roots, la série raconte l'émancipation d'une jeune femme ayant grandi dans la communauté juive hassidique de Brooklyn. Elle découvre une nouvelle identité en dehors de sa communauté. J’aime le titre, qu’on pourrait traduire en français par "non conforme". Tous mes personnages le sont, à leur manière : hors du monde, en rupture avec les cadres. J'aime les récits d’émancipation et de libération, comme dans le film Mustang que j’ai co-écris, qui raconte la révolte de jeunes filles turques pour leur liberté.
«MANUEL A L’USAGE DES FEMMES DE MÉNAGE », LUCIA BERLIN (2018)
J’aime les histoires qui ne traitent pas essentiellement de féminisme mais qui mettent en lumière la manière dont les luttes intimes sont imbriquées dans des constructions politiques, dans des structures sociales plus larges autour du genre, des classes et du pouvoir. Lucia Berlin raconte les luttes, la résilience et la complexité des femmes de la classe ouvrière, souvent négligées dans la littérature, sans les idéaliser ou les simplifier.
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