Gaze Letter N°74: Amandine Kuhlmann
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Cher·e vous,
Vêtue d'un bikini et de bottes de ski, Amandine Kuhlmann arpente la place du Trocadéro, trépied à la main. Dans la foule, une autre caméra filme sa performance : les regards interloqués et estomaqués sont rivés sur elle alors qu'elle mime une danse TikTok. L'artiste parisienne explore la féminité, l'identité et l'image du corps à travers un sujet que nous connaissons que trop bien, à savoir la performance du genre sur les réseaux sociaux. Dans ses œuvres, elle utilise la vidéo, l'intelligence artificielle et même le deepfake pour aborder ce qui dérange tant (les femmes sur Internet) mais qu'on ne cesse de consommer (les images de femmes sur Internet). Nous avons eu la joie de collaborer avec Amandine Kuhlmann à deux reprises dans nos pages (Gaze N°9 et Gaze N°10 !) et aujourd'hui, elle nous laisse scroller joyeusement dans sa bibliothèque. Promis, aucune de ses recommandations n'a été générée par l'IA.— Mélissa Chidiac
«OIL OF EVERY PEARL'S UN-INSIDES», SOPHIE (2018)
J’écoute énormément de pop, mais il s’agit d’une love-hate relationship. Si certaines pop stars apportent des choses aux discours féministes ou aux questions de genre, il est difficile de les considérer pleinement comme des alliées. Elles restent ancrées dans une logique marketing, consumériste, et donc profondément capitaliste. Quand j’ai écouté l’album Oil of Every Pearl's Un-Insides de SOPHIE pour la première fois, j’ai eu du mal à le comprendre. C’était trop abstrait, trop en avance. Un truc qui ne cherche pas à séduire. J'ai adoré aimer cette artiste sans qu'on me dise d'aimer cette artiste.
«UNORTHODOX», ANNA WINGER & ALEXA KAROLINSKI (2020)
Une mini-série sur le coming-out bi d'une femme qui se considérait jusque ici comme lesbienne, avec tout l'inconfort que ça suppose. Les personnages bis ne sont pas nombreux en fiction, et c'est encore plus rare que la biphobie (intégrée, de la part des milieux lesbiens et/ou de la part des hétéros) soit abordées d'une façon aussi sérieuse et riche. Dans Tabor, mon premier roman, une femme plutôt lesbienne tombe amoureuse d'un homme cis, c'était important pour moi de faire exister la bi/pansexualité comme une orientation légitime et complexe, et non comme un simple égarement.
«LES HAUTS DE HURLEVENT», ANDREA ARNOLD (2011)
Je trouve le travail d'Andrea Arnold extrêmement puissant, visuellement et émotionnellement. Ses films sont intelligents et sensibles et explorent la vie dans toute son ambivalence. J'ai particulièrement adoré son adaptation des Hauts de Hurlevent d'Emily Brontë, qui est un livre que j'adore par ailleurs. Dans le film, la place qu'Andrea Arndol fait à la cruauté, à la réelle noirceur, est bouleversante.
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