Gaze Letter N°73: Thao Nguyen Phan
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Cher·e vous,
Je pourrais vous parler du plaisir fou que j'éprouve à réaliser une vidéo Private Tour. Ces vidéos, que nous publions sur Instagram et TikTok, dans lesquelles nous vous faisons visiter une exposition en vous présentant trois de ses œuvres, me procurent des moments de pur bonheur. S'inviter dans un musée avant l'ouverture, s'imprégner de l'espace vide et contempler des œuvres édifiantes dans le silence… Pour cette deuxième vidéo au Palais de Tokyo, je me suis engouffrée dans l'étage inférieur du musée parisien où se trouve Le soleil tombe sans un bruit, la première monographie de Thao Nguyen Phan. Accueillie par un rideau de jute massif qui cache des installations aux mille couleurs, j'ai ensuite visionné ses différentes œuvres vidéo dans la salle sombre avoisinante. L'artiste vietnamienne s'est emparée de tous les médiums pour raconter l'histoire de son pays. Si nous aimerions pouvoir dire que nous avons appris quelque chose du passé, les références au colonialisme dont le Vietnam a été victime, présentes tout au long de l'exposition, font frissonner de désarroi. Il est souvent difficile de trouver les mots justes pour évoquer des traumatismes aussi anciens que transgénérationnels. Et pour cause, je demande à l'artiste ce qu'elle espère que le public français retiendra de son travail. « L’articulation verbale apporterait du contexte et des indications sur l’attitude à avoir, mais elle enlève parfois le mystère de l’œuvre elle-même, répond-t-elle, Je laisse faire mon travail. » À découvrir de ses propres yeux, donc.— Mélissa Chidiac
«JEANNE DIELMAN», CHANTAL AKERMAN (1976)
Beaucoup d’artistes auraient la même réponse : Jeanne Dielman, 23 quai du Commerce, 1080 Bruxelles réalisé par Chantal Akerman. Je ne m’identifie pas forcément à la protagoniste, mais j’admire profondément l’excellence de la structure et le courage du langage cinématographique. C’est une œuvre féministe dans sa forme la plus audacieuse et la plus élégante.
JOAN JONAS
Je vous suggère de vous plonger dans l'univers multisensoriel de Joan Jonas. Je n'ai pas d'œuvre préférée parmi les siennes, car j'aime toutes ses créations qui offrent une vision douce, libre, réfléchie et rêveuse de ce que signifie être une femme artiste dans ce monde parfois hostile.
«LE DIT DU GENJI», MURASAKI SHIKIBU (1021)
Le Dit du Genji, écrit par Murasaki Shikibu au XIe siècle au Japon, reste à ce jour le plus beau récit sur l'esprit et le cœur des femmes. Il prouve que l'esprit d'une femme du XIe siècle possède la même complexité, les mêmes nuances et la même compassion que celui des femmes d'aujourd'hui.
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