Gaze Letter N°34: Élise Thiébaut

 

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Cher·e vous,

Parfois la misogynie me fait rire, tant son absurdité est évidente et invisible à la fois. C'est comme au lycée, quand on cachait nerveusement nos protections hygiéniques en se faufilant jusqu'aux toilettes, pendant un cours d'histoire-géo sur une énième guerre sanglante. Il y a des certitudes qu'il faut voir écrites pour qu'elles nous apparaissent. Comme quand l'autrice Élise Thiébaut écrit : "Le sang que je perdais à chaque cycle suscitait un effroi surréaliste, par rapport à celui que le patriarcat a versé depuis des millénaires" dans son essai pour Gaze N°5. C'est tellement évident, et pourtant si difficile à faire entendre. Ça ne me fait plus rire. —Mélissa Chidiac

Dear you,

Sometimes misogyny makes me laugh, so obvious and invisible is its absurdity. It's like in high school, when we nervously hid our pads in our sleeves while sneaking off to the bathroom, during a history class on yet another bloody war. There are things that need to be written about in order to become comprehensible. Like when author Élise Thiébaut writes: "The blood I lost with each cycle was surrealistically frightening compared to the blood the patriarchy has shed for millennia" in her essay for Gaze N°5. It's so obvious, and yet so difficult to get across. I'm not laughing anymore. —Mélissa Chidiac


"LE FÉMINISME OU LA MORT/FEMINISM OR DEATH" FRANÇOISE D'EAUBONNE (1974)

Avec Le Féminisme ou la Mort, écrit en 1974, cette écrivaine visionnaire morte en 2005 (dont j’ai écrit une biographie, L’Amazone verte) a posé les bases de l’écoféminisme en France. Elle continue de m’inspirer et, surtout, de m’étonner par l’originalité de sa pensée.

With Feminism or Death, written in 1974, this visionary writer who died in 2005 (whose biography I wrote, L'Amazone verte) laid the foundations of ecofeminism in France. She continues to inspire me and, above all, to amaze me with the originality of her thinking.


"ORANGE IS THE NEW BLACK", JENJI KOHAN (2013) 

Je suis personnellement très sensible à la question carcérale. Orange is the New Black est une œuvre à la fois très sexy, très politique, à la fois drôle et profondément tragique.

I am personally very sensitive to prison issues. Orange is the New Black is very sexy, very political, funny and deeply tragic all at the same time.


"HORSES", PATTI SMITH (1993)

Sa puissance et sa poésie m’accompagnent depuis l’adolescence. J’aimais sa silhouette androgyne, sa voix grave et gutturale, son visage brut, qui a traversé le temps, ses mélodies contrastées, qui passent de la douceur aux rythmes les plus sauvages. J’aime qu’elle soit devenue vieille avec sa longue chevelure grise de sorcière des plaines. J’aime qu’elle soit toujours présente, notamment en France où elle a acheté la maison de Rimbaud, j’aime qu’elle écrive et qu’elle chante : "You are the future and the future is now".

Her power and poetry have been with me since I was a teenager. I loved her androgynous figure, her deep, throaty voice, her raw face, which has stood the test of time, her contrasting melodies, which go from softness to the wildest rhythms. I love that she's grown old with her long grey witchy hair. I love that she is still around, especially in France where she bought Rimbaud's house, I love that she writes and sings: "You are the future and the future is now".

 

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Clarence Edgard-Rosa